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Les tribulations d'une moufette...
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2 janvier 2008

Londres, la Vieille Dame toujours pimpante !

City_of_London

           Pour le Nouvel An, nous avions décidé de nous offrir quelques jours à Londres hors des sentiers battus : mon cher et tendre et moi-même connaissons relativement bien les grands lieux de la capitale britannique, mais bien moins, loin s'en faut, les chemins de traverse qui conduisent aux quartiers délaissés des touristes, en gros tout ce qui n'est pas Bloomsbury, Soho, Mayfair et le Strand. Il y a donc de quoi faire quant on voit la taille de l'agglomération londonienne... De plus, quelques églises, bâtiments et musées méconnus ou psychédéliques nous tentaient bien...
            Mais commençons par l'essentiel : le dodo. Au début du séjour, très sexy mais moins cher que quoi que ce soit d'autre, le "Formule 1" de Barking (à l'Est) nous tendait les bras. Et ce n'était pas peu dire : alors que nous nous attendions à une banlieue grise, sale et dangereuse (ahhh, les clichés), Barking reste plutôt conviviale et accueillante, les bus fonctionnent le soir (et roulent à donf...), pubs et fast-foods sont ouverts à une heure très tardive. Une bonne partie de la population est d'origine caribéenne, le centre-ville piétonnier est très commerçant et ressemble telllllement à tous les centre-villes piétonniers britanniques : Aymeric avait l'impression d'être de retour à Carlyle (où il a passé quelques mois en internat à courir après les petites Anglaises...) et moi à Croydon (où j'ai sévi en tant que jeune fille au pair). Des prix très bas, on est donc bien dans la banlieue... Et le "Formule 1" était so british : un extérieur pimpant avec de petits pots de fleurs, voisin de surcroît d'un énorme "Tesco", vous comprendre mieux après mon entrain... Etonnant, j'ai extrêmement bien dormi et c'est si rare dernièrement... Premiers pas dans le melting-pot britannique : l'accueil de l'hôtel était tenu le premier soir par un homme d'origine indienne ultra fou, bavardant en hindi-pashtoun-ourdou ou une autre langue indo-pakistanaise-dans-ce-coin-là avec sa mère, avec force grands éclats de rire, tout en s'occupant de nous. Et le lendemain un jeune Français s'occupait de la réception : et avec plus de 300 000 Français vivant à Londres, travaillant en gros soit dans la finance soit dans les services, ce n'était pas si étonnant. Toutefois, cela rend très dangereux le racontage de bêtises à mon chéri dans les rues, quelqu'un étant toujours susceptible de me comprendre : d'où notre intérêt pour l'Asie... Mais je vous reparlerai de cette OPA des Français sur la capitale britannique.

            La deuxième partie du séjour, nous étions accueillis par le cousin d'Aymeric, qui vit dans un quartier à l'Ouest : très chic, résidence de haut standing habitée uniquement semble-t-il par de jeunes cadres dynamiques. Pas trop ma conception de la vie, mais très agréable tout de même pour dormir le matin, et avec de charmantes rues où de mignonnes maisonnettes mitoyennes typiquement anglaises (briques rouges, patio vitré) dorment sereinement... En revanche, j'étais étonnée de nouveau par cet endroit, Hammersmith, et son quartier commerçant extrêmement dynamique, pubs, restaurants et une galerie commerciale que je me suis hâtée de dévaliser, soldes obligent...

            Nous avions peur du coût et du temps de transport, mais finalement le train desservant Barking est bien entretenu, ponctuel et a fonctionné sans aucun problème : c'est suffisamment rare en Grande-Bretagne, comme en France, pour être souligné. Quant aux tarifs, nous avons eu la grande joie de découvrir le nouveau pass londonien (quel maire débordant d'idées : on dirait Delanoë !), la fameuse "Oyster card". Ce qui m'a permis, soit dit en passant, de faire un nombre incalculable de jeux de mots pendant le séjour ("dis, n'oublie pas que tu as une huître dans la poche !", "heureusement, j'ai mon huître avec moi" : un grand moment d'humour...). En tout cas, cette chose est bien pratique puisque vous la créditez d'un montant donné (£15 par exemple, sachant que les transports sont excessivement chers à Londres) et la carte calcule automatiquement les tarifs pour votre journée tout en faisant en sorte que vous ne dépassiez par le montant d'une carte journalière (en étant logé hors de la zone 1, vous êtes nécessairement gagnant). Economique donc, et de plus fort pratique : pas de tickets à acheter, juste valider votre carte sur la borne magnétique comme le pass "Navigo" parisien. Enfin, le top du top : dans un certain nombre de stations sont disponibles gratuitement des plans très détaillés du quartier où vous vous trouvez (avec arrêts de bus, lieux importants etc.). Ahhhh, la modernité... Quant au métro, il est égal à lui-même : "Mind the gap"...

P1110192 Oyster card et plans de quartiers :     P1110193

et la vie du touriste est simplifiée !

Comme c'est beau ce que je raconte là...

            Concernant les visites, je vous rédige un article spécifique sur les musées fous, et un autre portant précisément sur l'expo Seduced du Barbican, interdite aux moins de 18 ans. Ici, je ne m'occupe que de promenades : et grâce à mon super téléphone-walkman-podomètre de folie, j'ai pu calculer les distances parcourues en ces quelques journées (si nous marchons toujours beaucoup, Londres est une ville où les distances sont énoooooooooooooormes...). Une moyenne de 11km par jour donc, avec un pic à 20km le second jour... Pouf pouf pouf.. De quoi perdre les calories stockées pendant les fêtes !!! J'avoue avoir eu un peu mal aux pattes après les vingt kilomètres, mais qu'il était doux de se coucher dans un bon lit douillet après ça !

            Promenades et découvertes donc. Tout d'abord dans les quartiers de l'East End : maisons plutôt vétustes, immeubles HLM et cités, l'ensemble dénote totalement de l'image traditionnelle de Londres et cela fait du bien !!! Londres est donc une ville bien vivante et vibrante, qui ne se limite pas à des quartiers riches et policés. Lieux très multi-kulti évidemment, avec kulti entendu comme culturel et cultuel : tout est halal ici, pour les musulmans pakistanais et bangladais issus de l'immigration. Ainsi, la fameuse Brick Lane (quartier de Shoreditch/Whitechapel/Aldgate east) est jalonnée de restaurants bengali et bangladais en veux-tu en voilà, pratiquant des tarifs très corrects (mais je m'arrête là : allez voir l'article sur la gastronomie londonienne pour plus de détails !).

P1100951    Kingsland Road et Columbia Road    P1100956

            Des quartiers qui s'embourgeoisent également, dans la lignée de Notting Hill mais en bien moins argentés pour l'instant : Columbia Road et ses petits commerces trendy-tendance (malheureusement fermés le jour de notre passage : je voulais absolument faire un saut au "Mad Bitch Fashion" rien que pour le nom...) ou encore les calmes rues arborées d'Islington et ses maisons de briques stylées, les places de Hoxton avec leurs restaurants et bars branchés s'animant à la nuit tombée ou encore l'inattendu quartier vietnamien de Kingsland Road. Avec Bethnal Green, on revient dans des lieux plus populaires et populeux, un mélange d'ethnies et de genres absolument fascinant : on est à la fois au Pakistan, en Inde, dans les Caraïbes et en Angleterre, qu'il s'agisse des magasins, de la nourriture ou des visages croisés. Un bon bouillon de cultures, que j'aimerais vraiment mieux comprendre (y a-t-il des liens entre les différentes communautés, ya-t-il une mixité possible, y a-t-il une volonté d'intégration de la part des Anglais comme des nouveaux immigrants ?). Que de lectures et de découvertes en perspective... Quelques précisions bien sûr : je vous décris cela avec les yeux d'une touriste et j'ai bien conscience que la réalité n'est pas aussi lisse et calme (voir notamment l'article d'aujourd'hui dans Le Monde : Dans les cités britanniques, les gangs d'adolescents s'entre-tuent pour des territoires).

Bethnal_Green  Bethnal Green :  Bethnal_Green

des cités et petits commerces bangladais à l'embourgeoisement.

           Quelques quartiers rénovés également, tels Hackney et Holborn au nord, ou celui de Southwark sur la rive sud de la Tamise : on y trouve nombre d'anciens entrepôtés restaurés, rénovés et loués à des entreprises ou des particuliers comme bureaux et habitations. La réhabilitation des docks à Southwark a rendu au quartier une atmosphère extrêmement agréable, avec sa grande halle de métal ouvragé accueillant un marché sous les rails du métro et ses oenothèques émaillant les ruelles des quais... Bien agréable, tout ça...

Entrep_t_1    Entrep_t_2        Hackney Hoxton

Anciens entrepôts rénovés pour la location.           Hoxton, son square, ses bars branchés, ses artistes...         

 P1110123  Southwark    P1110127

         Bien plus riche et touristique, mais ne soyons pas bégueule, très agréable pour la balade, Bloomsbury et ses squares aux maisons chic quoiqu'accueillantes, avec porche blanc à colonnes (Bedford Square, Russel Square), Oxford Street, Shafestbury Avenue et leurs magasin, Regent Street et son côté super class... C'est toujours un plaisir de ressentir le dynasmisme côtoyant la tradition dans ces rues londoniennes. Quant au quartier du Strand et Covent Garden, nous y étions de nuit et sans voiture ! En effet, pour le Réveillon du Nouvel An la zone est totalement piétonne et il est très étonnant d'être dans le centre absolu de Londres et... de ne pas entendre un bruit. Si ce n'est les voix stridentes des Anglaises bourrées, mais ça c'est une autre histoire... Les quais faisant face au "London Eye" (la grande roue) étaient bondés pour admirer le feu d'artifice saluant la nouvelle année : quant à nous, nous sommes rentrées dans le labyrinthe du Strand vers Whitehall pour trouver une station de métro ouverte et rentrer tranquillement à Barking : ma dernière expérience budapestoise du feu d'artifice et de la foule m'ayant convaincu qu'il faut éviter ce genre d'événements d'autant qu'ici étaient attendus plus de 500 000 personnes. Un jour, je vous raconterai...

                   P1110007         Regent_Street            P1110016

Piccadilly Circus, le magasin "Liberty" sur regent Street, Trafalgar Square.

Zizou_unique            Un peu plus à l'ouest,Boulangerie nous avons découvert des changements inattendus à Kensington et Earls Court : depuis sept ans, c'est véritablement devenu une petite France ! Ainsi, aller le matin acheter son pain chez "Paul", passer ensuite prendre un bouquet chez "Monceau Fleurs" et une bouteille chez "Nicolas" est absolument possible (et recommandé) : rues bien propres, maisons bien soignées, une vague impression de bel arrondissement parisien. Ajoutez à cette impression étrange l'horripilante habitude des Français de Londres d'être partout et vous aurez compris : on ne peut même plus être tranquille à l'étranger !!! Quant à cette laverie, je ne sais qu'en penser... Mouahahaha !!!

            Quant à la City, j'ai été heureuse de découvrir d'autres aspects de ce centre (mondial ? Je crois que Londres a devancé finalement New York comme place financière ? A confirmer...) de la finance :

P1100929

Gherkin            Les rues du quartier de Barbican recèlent également quelques trésors, l'immense halle du marché de Smithfield où je veux absolument retourner, la plus vieille église de Londres Saint-Bartholomew the Great ou encore cette chose très folle que les Londoniens nomment le "Gherkin", cet énorme... cornichon, oui... de verre et d'acier engoncé entre des bâtiments plus anciens, ou le splendide édifice du "Lloyd's" construit par Richard Rogers, sur le même concept que le centre Georges Pompidou de Paris. Logique, c'est le même architecte... Le style hight-tech, l'esthétique industrielle (ça n'est pas de moi...) MAIS avec cette porte de style ancien symbolisant le passé de cette institution. Pour plus d'informations concernant le fonctionnement du "Lloyd's", et notamment sur ses déboires à la fin des années 1980, je vous conseille la nouvelle de Julian Barnes, complexe certes mais passionnante quant à la mentalité britannique de l'establishment et des "petites gens" : "Les millionnaires en déficit", in Lettres de Londres, Paris, Folio, 1996.

Lloyd_s   Lloyd_s_3 Lloyd_s_2

            Mais il reste encore taaaaaaaaaaaaant d'autres choses à voir, à apprendre, à connaître et à comprendre à Londres, je sais bien !!! Je compte donc bien y retourner rapidement, histoire de visiter d'autres quartiers, d'autres ruelles et d'autres squares...

 

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