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Les tribulations d'une moufette...
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4 janvier 2008

Londres : off the beaten track (églises, musées et autre...).

            Eloignons-nous donc de la National Gallery, de la cathédrale Saint Paul ou de l'abbaye de Westminster pour quelques idées de lieux nouveaux à découvrir...

            Après avoir arpenté les quartiers moins célèbres mais authentiques de la ville, voici quelques églises peu connues Saint_Baths_2à visiter comme Saint-Bartholomew the Great, située dans le quartier de Smithfield. Située en contrebas de la rueSaint_Barths, son extérieur de briques et son imposante tour crénelée ne laissent pas supposer une grande ancienneté : et pourtant, elle date du XIIIème siècle et fut remaniée au XVème sièclé. Pour y accéder, on passe par une arcade pratiquée sous une maison à pans de bois élisabéthaine et on entre dans l'église où l'on admire à la fois des éléments romans (nef, porte) et gothiques (voûte), les deux (choeur roman mais partie supérieure gothique), voire du gothique Perpendicular (loggia ; on en apprend tous les jours...). Malheureusement, nous sommes arrivés un poil trop tard pour visiter : il faut dire que nous sortions juste de l'Eurostar et que les horaires, pourtant soigneusement vérifiés, avaient changé en cette période très particulière de l'après-Noël... Soupir... Il faut donc que nous y retournions pour contempler de nous-mêmes ce lieu qui semble superbe à tous égards (y êtes-vous allés ? Qu'en avez-vous pensée ?), qui a de plus résisté et au Grand Incendie de Londres et aux bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Enfin, pour la petite histoire, c'est l'église de Quatre mariages et un enterrement...Dom_Robert
Cocteau            Par manque de temps, nous n'avons pu voir une autre église, bien plus récente (années 1950 pour sa refondation) mais tout aussi intéressante me semble-t-il !!! Quelle honte, je sais... Mais je tiens tout de même à la mentionner au cas où vous alliez traîner vos guêtres de ce côté : l'église Notre Dame de France, près de Leicester Square. Si vous avez déjà eu l'occasion d'y aller, qu'en avez-vous pensé ? Les fresques y sont de Cocteau, aux traits d'une si grande douceur, personnages religieux éthérés, ) peine esquissés... Et la tapisserie d'Aubusson, de Dom Robert de Chaunac, moderne et étonnante. En tout cas, moi, j'ai hâte d'y aller...
        En revanche, nous avons visité la cathédrale anglicane de Southwark (rive sud) autrement dénommée St Saviour and St Mary Overie (au-delà des eaux). A ne pas confondre avec l'autre cathédrale du coin, St George, catholique celle-là... CathedraleHihihi... Passons. Engoncée entre unP1110118 viaduc ferroviaire et d'anciens entrepôts, cette cathédrale paraît totalement déconnectée de son environnement immédiat : elle surgit, avec sa solide tour carrée et ses arches comme un lieu hors du temps. Son histoire est tout aussi ancienne que St Bartholomew : arcade gothique du XIIIème siècle, clefs de voûte du XVème siècle au style très médiéval et conservées à l'entrée (représentant la Malice, la Gloutonnerie mais aussi tournesols et roses ou pélican)... Plusieurs vestiges normands sont également conservés, et les monuments funéraires de la famille Austin ou de John Gower, un poète médiéval ami de Chaucer, sont hauts en couleurs : Gowerje sais, c'est ultra-fou... Coup de chance, nous sommes arrivés au bon moment : fort bien accueilli successivement par deux membres actifs de la paroisse (distribution du plan et de commentaires sur l'église ; le "Visitor Center" de la cathédrale est très moderne (écrans tactiles), et expose des éléments romains et médiévaux), nous avons alors assisté en partie à la répétition d'un choeur : les chants étaient de qualité, beau spectacle d'un choeur dans un choeur du XIIIème siècle, les statues du retable couvant du regard les chanteurs... Un belle découverte donc, dans un quartier qui recèle d'autres intérêts...
            Restons à Southwark, en effet, et jetons un coup d'oeil aux ruelles, cours et auberges qui marquaient l'entrée de la ville aux XVI-XVIIème siècles (il ne reste pas grand-chose à l'exception du "George Inn" et du "King's Head Yard"). Et maintenant, parlons muséesBramah : découverte pas très loin du Bramah Tea and Coffee Museum (40 Southwark Street), portant comme vous l'avez deviné sur l'histoire du thé et du café, et surtout comment la mode d'en boire s'est traduite en Europe et en Angleterre. Exposition très didactique, comme savent les faire les Britannique (un rare et excellent musée sur l'esclavage à Liverpool par exemple) ou les Allemands (musées ethnologiques de Dahlem, près de Berlin, par exemple) ; nos musées français, quant à eux, semble tranquillement accomplir leur révolution vers la muséographie chinoise... hum... On dit le moins possible, plus c'est inutile mieux c'est, et cela DOIT être hermétique. Et on s'en glorifie (avec un loooooong panneau explicatif à l'entrée de la salle pour faire bonne figure). ici en tout cas, le but est clairement indiqué : le visiteur sortira en ayant compris... où, quoi, qui et comment... J'ai donc appris un nombre effrayant de choses sur les différents types de café et de thé, les zones desquelles ils proviennent, le trafic à partir du XVIIème siècle et son arrivée en Europe ; là se pose la véritable question : comment sont-ils consommés ??? Des salons royaux, nobles et bourgeois, aux cafés, du collectif et original à l'individuel et quotidien, tout y passe. Et le côté pratique est largement exposé : une splendide collection de théières, cafetières, tasses et bols de toutes contrées et de toutes époques, des traditions chinoises et japonaises avec explications à la clef (quelle argile est utilisée, pourquoi des théières rouges et des théières beiges, sous quelle forme le thé est-il utilisé ?) P1110163aux pots à café éthiopiens, marocains ou turcs, en passant par les douces porcelaines allemandes et françaises des XVIIème et XVIIIème siècles, les urnes néerlandaises et cafetières scandinaves, les percolateurs (à vapeur, à vases communicants...) ouest-européens pour arriver à la cafetière française en goutte-à-goutte. Aux côtés de tout cela, une très chouette collection de boîtes en fer-blanc, maintenant au sec la denrée précieuse pour l'amener à bon port loin par-delà les océans, ainsi qu'une bonne centaine de théières aux formes étonnantes (avion, personnages...). Le clou ? Les tasses à moustaches : un ingénieux rebord façonné en forme de moustache évite au buveur de thé (moustachu) de faire trempette ! Je sais : ça n'a rien à voir avec Londres, mais je viens de trouver un document absolument fantastique sur les moustaches : Les différentes moustaches. Grandiose, non ?

P1110156   P1110160  P1110166  P1110153

            Après cet intermède, passons à un autre musée : le Pollock's Toy Museum, près de Shafestbury Avenue (1 Scala Street). C'est une maisonnette absolument dingue où figurent des centaines de jouets des XIXème et XXème siècle. Pourquoi dingue ? Parce que les pièces sont nombreuses et minuscules,Pollock sur trois étages, surgissent là où l'on ne s'y attend pas et l'escalier pour y parvenir est liliputien ; le matériau (du bois, uniquement) et l'architecture font penser aux maisons de commis médiévales et renaissantes. Rien que pour l'endroit, une maison ancienne au centre de Londres, cela vaut le coup ! Les collections rassemblent jeux de l'oie, théâtres miniatures, marionnettes, petites voitures, trains miniatures, poupées, ours en peluche, mini-laboratoires de chimie, chevaux à bascule ou encore sublimissimes maisons de poupée. On se demande comment tout tient à l'intérieur (pour le musée comme pour les maisons de poupée...). Et parfois, des souvenirs : "Tiens, mais je jouais à ça !!!", comme les échelles et les serpents (genre jeu de l'oie), les personnages de carton que l'on habille de petits vêtements tenant par un élement de papier recourbé, ou le plateau labyrinthique où une bille doit arriver après maints méandres au trou final. Mais ici, l'histoire est au rendez-vous : dans le susdit plateau, la bille doit franchir le Rhin, passer les lignes ennemies et parvenir à Dresde ! Le plateau du jeu de l'oie, quant à lui, se réfère aux Indes s'il est britannique, à la lutte contre la Prusse s'il vient de France et date de 1870. Enfin, certains jeux chinois des années 1970 sont admirables d'esthétique maoïste... Un musée pour petits, c'est sûr, mais aussi pour plus grands !

            Toujours éloigné des sentes touristiques, le Geffrye Museum (Kingsland Road). Un moment inattendu sur un sujet que j'adore, avec une problématique très claire : l'évolution des intérieurs bourgeois anglais du XVIème siècle à nos jours... C'est clair,P1100947 c'est simple. Et c'est également beau et instructif : une suite de reconstitution d'une très grande qualité présente les modifications architecturales et matérielles (avec échantillons pour toucher et identifier les tissus de revêtements utilisés, ou comprendre la technique utilisée pour laquer les meubles), ou encore conceptuelles et décoratives. L'évolution de la chaise au fil des siècles, par exemple, permet de cerner la manière dont les bourgeois ont conçu cet élément indispensable de l'ameublement : au centre du salon, ventru et accueillant, ou au coin de la cheminée, sobre et austère, pour favoriser la méditation ? Avec la période contemporaine, on retrouve les vieux canapés de tapisserie ou de velours de nos grands-parents, les couleurs chaudes (vous savez : marron, rouge foncé, et autre vert foncé CPNT ?) puis les intérieurs fluos, plastique et meubles Ikea : on se croirait chez soi... D'ailleurs, visitez ces intérieurs vous-mêmes grâce à la visite virtuelle (préférez la version html, plus complète). Et ajoutez à cela une exposition de peinture complémentaire et tout à fait réussie "Home and Gardens : 1960 to the present" (à voir également en ligne) et vous basculez dans cet univers du "british home", lieu de bonheurs et de tensions, l'antre à fuir et le port d'attache à la fois.

             Dernier musée (et encore, je vous épargne le British Museum où nous sommes allés faire un tour rapide pour admirer les superbes pièces indiennes, birmanes, thaïs et cambodgiennes qui y sont exposées (tout en prenant bien soin de regarder avec mépris l'affiche vantant l'exposition des guerriers de l'armée de terre-cuite de Xi'an au doux prix de £12 (faites la conversion et vous verrez...))DSC00136 et la Tate Modern où j'ai voulu faire un saut pour revoir quelques tableaux contemporains mais las ! je m'étais trompée : ils sont à la Tate Britain ! Quel dommage, il va falloir y retourner... Je disais donc qu'un autre musée, plus connu que les précédents mais pas tant vanté que cela alors qu'il le mérite amplement, le Victoria & Albert Museum (Cromwell Road). Là débute la folie : vous avez vu le lustre de l'entrée ??? Ensuite, on abandonne toute logique, toute chronologie et on se lance !!! Musée spécialisé dans les arts décoratifs, on y trouve absolument tout pour faire la joie des petits, des grands, des jeunes, des vieux, des femmes, des hommes et je suis sûre que même les animaux y vivraient heureux. De la rétrospective sur la mode des capitales européennes depuis un siècle aux objets des colons anglais d'Inde, en passant par la ferronerie à travers les siècles, la joaillerie, les instruments de musique, que sais-je encore... Une salle sur l'Asie, avec statues, frontons, chapiteaux indiens, thaïs et birmans, une autre salle sur le mobilier et les objets décoratifs chinois ET taiwanais (contemporains : yipiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!). Résultat ? Nous avons vu environ 1/10ème du musée... L'organisation est en réalité thématique : une salle sur le nu dans la statuaire permet de comparer l'esthétique romaine à celle de Rodin ou d'Ivan Meštrović (un sculpteur croate dont nous avons découvert l'oeuvre fascinante à Split, dans sa grande maison située à l'écart de la ville). Plus inattendu, des empreintes et moules de monuments célèbres : colonne de Trajan, retables et porches d'églises médiévales, gisants... Ou comment amener l'art et la culture au public. Nous ne sommes allés ni à la photographie, ni aux livres, peintures, textiles, céramiques ou encore aux galleries britaniques : ça craint... Conclusion : un super endroit et l'on y mange tellement bien (notamment dans trois petits salons décorés magnifiquement, par William Morris entre autres)...

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