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Ma rentrée à moi... ou pourquoi je suis schizophrène.
Hier, les profs ont fait leur pré-rentrée et aujourd'hui leur rentrée. Je les embrasse tous bien forts : de Beauvais à la Guyane, de Gouss' à Lyon, du Sud au Nord, de l'Est à la région parisienne.. Mais si, ceux de l'Ouest aussi ! Courage : dites-vous bien qu'un jour, dans un monde meilleur, vous aurez un bureau à vous dans la salle des profs, où vous pourrez corriger vos copies dans le calme en comblant ainsi les trous de votre emploi du temps tout en vous donnant une contenance et vous empêcher d'aller dépenser de manière inconsidérée la revalorisation munificente de votre salaire (non encore advenue, la revalorisation).
Quant aux Mini-Wombats, l'un vient d'entrer en sixième (vous savez, ceux qui courent partout, plein de poils, avec des sacs dix fois plus gros que leur corps entier...), l'autre en troisième (s'la joue trop vegra) et la Mini-Moufette en hypokhâgne (s'la joue trop vegra à donf).
Et moi, je glandouille ??? Et bien non, détrompez-vous, moi aussi j'ai fait ma rentrée. Et j'adore ce moment où l'on dynamise l'élève amolli par deux mois de bubblage par un grand coup de cravache. Intellectuelle, la cravache. D'habitude, cela se passe comme ça : JE dynamise.
Mais hier matin, la rentrée a été plus forte que moi : la rentrée sous sa forme
véhiculaire, à savoir le RER... Le susdit RER, qui me conduit vers mon élève pour une bonne "préparation à la rentrée", m'envoie donc sauvagement la porte en pleine face latérale du corps : genre, je m'appuie à la porte pour vérifier la destination du train, la porte se referme sur mon bras à moitié tendu et non préparé à recevoir cette poussée (résultat : taper sur mon clavier me fait encore mal au bras droit, malgré les massages de Tac et du pote Kmomol). Ce même RER, bien disposé à mon égard semble-t-il, décide d'ignorer la gare où je descends et pour laquelle j'ai tordu mon cou et me suis fait exploser le bras afin de vérifier si le RER s'y arrêtait bien. Oui, comme ça, soyons fou. Je me retrouve donc à potron-minet à faire le pied de grue sur un quai brumeux (ouai, bon, j'exagère, mais mon cerveau était brumeux et c'est déjà quelque chose...) pour repartir dans l'autre sens.
Parvenue après ces aventures que Jules Verne n'aurait pas dédaignées chez mon élève, celle-ci m'offre à la porte son visage... émacié. Voui. Ayant décidé de maigrir alors qu'elle était en plein échec scolaire dans un lycée de ****-voulant-maintenir-ses-100%-de-réussite-au-bac, avec une situation familiale très tendue, elle a été très bien conseillée par une très bonne amie qui lui a suggéré de se faire vomir : le résultat est patent, le conseil de l'amie a fait mouche. Front proéminent, joues creuses, teint blême et gilet ample qui ne fait qu'accentuer la maigreur. Que faire, que faire, que faire ? Une rentrée en demi-teinte donc...
Mais pour ne pas te laisser sur cette note quelque peu dépressive, je vais mettre de la joie et de la bonne humeur dans ton foyer en répondant enfin au tag de CC : avec mon bras ankylosé sur mon quai de gare, j'ai eu le temps de m'interroger sur trois indices de schizophrénie potentielle chez moi...
Le terme de schizophrénie (« schizo » du grec « σχίζειν » [phon. schizein] signifiant fractionnement et « φρήν » [phon. phrèn] désignant l’esprit) regroupe un ensemble d’affections psychiatriques présentant un noyau commun mais très différentes quant à leur présentation et leur évolution. On utilise donc le pluriel pour les désigner. Les schizophrénies sont des pathologies psychiatriques
d’évolution chronique, débutant généralement à l’adolescence ou au début de l’âge adulte. Il ne s’agit pas de “double-personnalités” comme on le pense parfois. Elles ont pour conséquence des altérations de la perception de la réalité (délire
1) une double schizophrénie pour commencer : j'adore enseigner et transmettre mes connaissances (que je ne me prive pas d'amplifier de manière inconsidérée quitte à me cacher dans le livre pour vérifier la date du couronnement impérial de Charlemagne... 800 ! Qui a wikipédié, qui ?) . Certes. Et en même temps, je me méfie de l'Education nationale comme le chevreau de la gueule béante du loup des bois brumeux, en ne me privant pas de taper dessus. Mais dès que je me retrouve face à une personne que je soupçonne être du genre "mais les profs, pas beaucoup d'horaires, bien payés, pas beaucoup de boulot, font toujours grève, blablabla", je deviens la plus fervente avocate de l'institution. Même pas des profs, de l'institution j'ai bien dit. Et ça, ça craint...
2) dans le genre, je suis une fille logique : j'ai souvent voyagé dans les zones tropicales impaludées et par conséquent dépensé des mille et des cents que je ne possédais pas ou difficilement (encore des pâtes ? Ben oui, tu voyages ou tu manges équilibré...) à ingurgiter des comprimés anti-paludéens, extrêmement chers et jouant souvent les trublions dans tes intestins. Pour tout vous dire, d'autant que je réagis très mal au Lariam (pour le coup, je deviens réellement schizophrène...), douze comprimés de Malarone coûtent environ 40€. Sachant qu'il faut en prendre un jour avant le départ et sept jours après la sortie de la zone impaludée où nous restons le plus souvent deux à trois semaines, je vous laisse faire le calcul... en comptant les sprays anti-moustiques, moustiquaires imprégnées et autres joyeusetés. Tout ça est de toute manière très important, il faut se protéger et tout et tout, je suis bien d'accord. Mais tout ça, tout ça, tout ça... pour aller s'installer maintenant en zone impaludée ??? Non mais franchement...
3) Dernier signe de potentielle schizophrénie et non des moindres, dès que je dois travailler dans l'urgence, qu'il me reste seulement une semaine pour découvrir et apprendre toutes sortes de choses incongrues sur la manière d'enseigner les éléments des grammaire, de linguistique, de civilisation et de littérature à des non-francophones (ou tout autre examen pour lequel je n'ai absolument rien fait), c'est pile le moment que je choisis pour avoir une envie dévorante et irrépressible (cela fait six jours que j'essaie...) de ranger mes papiers, trier mes photos, créer des albums en ligne, monter un site Internet, créer un second blog etc. Mais où va la moufette, je vous le demande...
Bon, et comme je sens que certaines se moquent de moi, les voilà tagguées : Pivoine, parce que comme le dit MaO tu le vaux bien (et que je suis sûre que tu vas nous trouver des petites choses drôles : genre, j'aime la poudre de cumin et pas les graines...) ; MaO, parce qu'elle a dit que Pivoine le valait bien mais elle aussi, faut pas croire ! LaSof, t'y a pas droit cette fois-ci parce que je ne sais pas où tu traînes. [Edit 2 : et enfin, je concocte un tag pour MissJulie, parce que vu tous les potins qu'elle nous raconte, elle a droit aussi à un tag, mais spécial journaux people... et on va en apprendre de belles j'en suis sûre...]
Et si avec ça L'O*r*é*a*l ne m'envoie pas un petit quelque chose...
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