Marchés et restaurants : la nourriture en Inde du Sud.
Après les petits conseils pour "satisfaire son ventre en toutes circonstances en voyage", parlons plus précisément de ce que l'on trouve et où on le trouve, avant d'aborder la question tant attendue des délices de l'Inde du Sud. Tu salives, tu salives, je sais...
La première chose qui saute aux yeux, ce sont les marchés et les étals de rue : topos récurrent de la photographie d'amateur (et j'ai donné là-dedans moi aussi...), ils valent quand même leur pesant de cacahuètes. Les marchés, bien achalandés en Inde du Sud, sont magnifiques : couleurs, odeurs, le mythe indien prend vie sous vos yeux. C'en est même inquiétant, on se demande où est le chef décorateur... Les aubergines asiatiques, très allongées, les bananes vertes, jaunes ou roses (j'attends les bleues maintenant...), les tomates en veux-tu en voilà, de gigantesques stands d'ail ou d'oignons : tout ceci artistiquement disposé en pyramides... Bien sûr, du fait de l'état des infrastructures routières entre autres, l'approvisionnement est uniquement saisonnier : vous n'aurez pas de plats aux épinards si ce n'est pas la saison des épinards tout comme la mangue (bien qu'il y ait je crois deux saisons pour ce fruit, ce qui a fortement compté dans la décision de Tac !). Pour les photos, tu peux feuilleter l'album suivant :
Une dernière petite touche rigolote : vous verrez évidemment près des ports des étals de poisson, ou plus rarement quelques morceaux de viande (boeuf (si, quoique sacrée, on peut manger vache ou buffle), mouton et surtout poulet) dans les halles des quartiers musulmans ou chrétiens. Ils seront environnés de mouches, bien sûr ; et nombre d'Occidentaux en ont le coeur soulevé. Sauf qu'il y a de fortes chances pour que cette viande soit fraîche (voire plus que dans certains supermarchés), l'animal ayant été abattu dans la journée ; preuve en est les animaux, futurs biftecks, qui se baladent autour de vous, héhéhé ! Bien sûr ces animaux ne sont pas nourris de farines animales... parce qu'ils se nourrissent des détritus des rues ! Même les vaches, c'est dire. Et les chèvres se régalent du papier des affiches électorales (ce qui est un bon recyclage pour les politiques...). Et oui : c'est ça, la chaîne alimentaire !!!
Dans les rues, des étals proposent au passant des beignets, des cacahuètes grillées, des galettes, des pains, voire du jus de canne à sucre pour reprendre des forces. Toujours servis dans du papier journal, l'Inde étant LE pays du recyclage. Certains hurleront contre le contact de l'encre avec l'aliment que l'on va manger, mais c'est comme ça ici, sinon, tu ne manges pas. Et on trouve les mêmes beignets et petits snacks dans les gares, gares routières et même dans les trains : des employés des chemins de fer passent avec leur bombonne de thé ou de café, et leur plateau, criant le nom du mets qu'ils proposent : masala dosa, gulab jamun, cheese sandwich, egg sandwich, veg burger, aloo dosa, et autres tomato shoup. Shoup, tu as bien lu... Et pour l'attente, vous trouverez toujours des tonnes de chips et popcorn locaux (au curry ou au piment), des beignets et des douceurs en quantité. Je suis toujours plus patiente dans ces conditions !
Vendeurs de "bhel puri", cantine de rue, échoppe de galettes.
Enfin, le lieu où l'on mange par excellence : le restaurant. J'ai déjà dit qu'on oubliait les restaurants pour touristes pour se tourner vers les boui-bouis, cantines et petits restaurants pour goûter la vraie cuisine indienne. Et surtout avec une armada de serveurs empressés autour de soi. Environ quatre ou cinq par table, l'un s'occupe de prendre la commande, l'autre des boissons, un ou deux des plats et un dernier de la conversation... Bizarrement, je me suis régalée partout sauf dans les deux villes les plus touristiques d'Inde du Sud, Pondichéry et Mahaballipuram. Elles pâtissent de la trop grande présence des pseudo routards recherchant le confort et l'Inde mythique à la fois ; il en résulte des plats similo-occidentaux nécessairement décevants (et surtout la présence de ces %*&'@*¨$% de backpackers de mon arrière-train). On vous sert aussi les standards (pancakes, pizzas, pâtes) et vous ne cernez pas du tout en goûtant votre plat les raisons du prix demandé et de la mention de l'établissement dans les guides. Mieux vaut donc passer le canal qui sépare la "Ville blanche" de la ville indienne (fuie évidemment par ces grands "voyageurs" qui disent adorer l'Inde) ou bien vous faire une "folie" : l'excellent restaurant indien "The Promenade". Situé sur le front de mer, il propose à une clientèle composée essentiellement d'Indiens riches un buffet à volonté absolument sompteux et délicieux pour... 6 euros par personne. Un excellent moment...