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Les tribulations d'une moufette...
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21 octobre 2008

La réforme du lycée par Xavier Darcos 2, le retour...

                 Il semblerait que l'annonce de la réforme du lycée sera faite aujourd'hui.

                Ecoutons bien, lisons bien, agissons.

                 Un recul peut-être sur les pistes lancées ces derniers jours, comme autant de perches pour sonder l'opinion ? Sur la place de l'histoire et des mathématiques qui seraient réinsérées dans le tronc commun du cycle terminal (et la géographie ? On s'en fiche ?). En tout cas, la tendance à la semestrialisation des enseignements serait confirmée, ce qui constitue une catastrophe intellectuelle pour des élèves de 16-18 ans. Mais comme l'intellect ne concerne pas l'Education nationale...

                   J'admets tout à fait que choisir en début de seconde (car le choix de l'option en seconde est déterminante, sans qu'on le dise réellement...) la couleur générale de son orientation pour les années suivantes est très difficile, et que cette décision advient très tôt dans le parcours de l'élève. Mais la solution n'est pas de multiplier les possibilités de changer ses options au cycle terminal, de modifier semestre après semestre les matières étudiées : la formation intellectuelle commence avec la capacité à se coltiner des matières que l'on n'aime pas nécessairement, qui sont difficiles et qui demandent un investissement et des efforts réels. C'est ça, grandir... A partir du moment où l'école n'apprend pas à l'élève à rebondir et à dépasser ses échecs et ses difficultés, elle ne remplit plus un de ses rôles majeurs. Dès lors, le lycée confirmerait au lycéen que l'on peut, pour tout dans la vie (décisions, orientation, choix personnels...) zapper.

                    L'orientation n'est pas la consommation, que diable !!! Et ce qu'il manque à nos élèves, et je le vois encore et encore dans mes cours particuliers, c'est la capacité à être responsable, à tenir ses choix et ses engagements, à se dépasser !

                     Alors que faire, me demanderez-vous, face à un lycée qui exclut déjà une partie de ses élèves du monde du travail (je pense à la filière L) ou qui en surspécialise d'autres ? Et bien déspécialiser. Qu'un tronc commun unique soit créé est une bonne idée, contenant les matières que la République juge fondamentales d'enseigner à tous ses futurs citoyens (gardez à l'esprit, mesdames et messieurs les conseillers qu'un citoyen n'a rien à voir avec un consommélecteur : mais peut-être le saviez-vous déjà, cyniquement ?), et comme aujourd'hui des matières optionnelles spécialisantes s'ajoutent (une seulement serait peut-être préférable, histoire de ne pas trop charger l'emploi du temps ?).

                    Par le petit bout de la lorgnette et pour parler des L, que je connais mieux, cela permettrait que ces élèves "littéraires" continuent les sciences à un niveau plus haut et plus intéressant donc que cette bouillie prémâchée actuellement enseignée (des probabilités du niveau 5ème en Terminale L : mais de qui se moque-t-on ???). Ils seront nombreux à hurler, certes, qu'ils n'ont pas le niveau : mais ce sera l'occasion pour eux de dépasser cet écueil et surtout de maintenir des portes ouvertes pour leur future orientation après le bac. Parce qu'il est injuste que seuls les élèves de S et ES puissent prétendre entrer dans toutes les sections et classes préparatoires, dans les filières sciences, langues, sciences humaines... Ces deux autres filières sont déjà moins spécialisées, et on voit que les élèves qui en sont issus ont moins de difficultés à poursuivre leurs études. Quant aux horaires, s'il y avait plus de culture scientifique en L, il faudrait peut-être rogner un peu sur la philosophie, 8h de cours en Terminale L je le rappelle : mais comme la philosophie est censée intégrer le tronc commun, on retombe sur nos pattes.

                      Et je sais bien : je ne parle ici que du bac général. Car je ne maîtrise pas les programmes des bacs STI, STT ou STG : à ceux qui connaissent, j'attends vos idées !

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Commentaires
C
@ La Pythie : merci pour ce point, chère Pythie, et profite à fond de tes vacances !!!<br /> Côté démagogie, au niveau du supérieur, ce système a obligé les profs en Grande-Bretagne par exemple mais aussi à Sciences Po et même dans la fac française, à être plus vendeurs et démago, certes, mais aussi plus efficaces et intéressants. Nécessairement, cela implique une compétition entre les matières, entre les profs et une suppression de profs ou d'options en fonction des "sondages d'opinion" des élèves. Il faudrait trouver un garde-fou pour empêcher cela...
L
Bien sûr que c'est trop. En même temps, tout optionnaliser conduirait aussi les profs à faire de la démagogie pour garder les élèves au semestre suivant. Histoire de garder leur poste, aussi. D'autre part, la "semestrialisation", si elle est peut-être défendable au niveau purement pédagogique, elle ne se justifie pas vraiment au niveau du suivi des élèves (orientation, détection des élèves en difficulté...) enfin, en ce qui concerne les séries technologiques, il est fort probable qu'elles disparaissent, intégrées au bac pro 3 ans. Chouette, se disent certains, nous voilà débarrassés des STG, STI, et autres qui nous pourrissent la vie. Oui mais, si on n'a plus d'heures de cours, où va-t-on se retrouver, si ce n'est enseigner des matières qui n'ont plus rien à voir avec notre spécialité?<br /> oui, je dramatise.<br /> mais c'est vrai, qu'il faut réformer l'enseignement, et peut-être aussi imaginer d'autres débouchés aux filières existant actuellement, des débouchés autres que l'enseignement pour ceux qui vont à la fac... réduire les effectifs pour travailler efficacement,...<br /> enfin, je ne sais pas.<br /> Sur ceux, comme toute prof qui se respecte, je pars en vacances.
C
@ Angelita : et même en faisant une classe prépa littéraire, qui est encore plus coté du point de vue intellectuel, le fait que cela ne conduise qu'à l'ENS discrédite totalement la filière...<br /> 45h ? Noooooooon ! Z'ont qu'à bosser un peu, non mais !!! Héhéhé... Bien sûr que c'est trop, et surtout quand il y a plein de trous dans l'emploi du temps !
A
Re : en 1°S : 45 heures de cours par semaine sans compter les devoirs à la maison. <br /> N'est-ce pas trop ?
A
Donc, on attend ce qu'il va nous sortir de son chapeau.<br /> Mais comme tu le dis si bien, choisir ses matières par semestre, c'est du n'importe quoi. Tu fais un programme, tu as un exam et tu arrêtes.<br /> J'ai fait un BacA1 : lettres et maths, et c'était intéressant.<br /> La section littéraire, c'est bien dommage que ce ne soit plus ce que c'était.<br /> Tous veulent faire scientifique pour les classes prépas, car autrement tu n'es pas bien considéré. C'est vraiment dommage.
Les tribulations d'une moufette...
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