La réforme du lycée par Xavier Darcos 2, le retour...
Il semblerait que l'annonce de la réforme du lycée sera faite aujourd'hui.
Ecoutons bien, lisons bien, agissons.
Un recul peut-être sur les pistes lancées ces derniers jours, comme autant de perches pour sonder l'opinion ? Sur la place de l'histoire et des mathématiques qui seraient réinsérées dans le tronc commun du cycle terminal (et la géographie ? On s'en fiche ?). En tout cas, la tendance à la semestrialisation des enseignements serait confirmée, ce qui constitue une catastrophe intellectuelle pour des élèves de 16-18 ans. Mais comme l'intellect ne concerne pas l'Education nationale...
J'admets tout à fait que choisir en début de seconde (car le choix de l'option en seconde est déterminante, sans qu'on le dise réellement...) la couleur générale de son orientation pour les années suivantes est très difficile, et que cette décision advient très tôt dans le parcours de l'élève. Mais la solution n'est pas de multiplier les possibilités de changer ses options au cycle terminal, de modifier semestre après semestre les matières étudiées : la formation intellectuelle commence avec la capacité à se coltiner des matières que l'on n'aime pas nécessairement, qui sont difficiles et qui demandent un investissement et des efforts réels. C'est ça, grandir... A partir du moment où l'école n'apprend pas à l'élève à rebondir et à dépasser ses échecs et ses difficultés, elle ne remplit plus un de ses rôles majeurs. Dès lors, le lycée confirmerait au lycéen que l'on peut, pour tout dans la vie (décisions, orientation, choix personnels...) zapper.
L'orientation n'est pas la consommation, que diable !!! Et ce qu'il manque à nos élèves, et je le vois encore et encore dans mes cours particuliers, c'est la capacité à être responsable, à tenir ses choix et ses engagements, à se dépasser !
Alors que faire, me demanderez-vous, face à un lycée qui exclut déjà une partie de ses élèves du monde du travail (je pense à la filière L) ou qui en surspécialise d'autres ? Et bien déspécialiser. Qu'un tronc commun unique soit créé est une bonne idée, contenant les matières que la République juge fondamentales d'enseigner à tous ses futurs citoyens (gardez à l'esprit, mesdames et messieurs les conseillers qu'un citoyen n'a rien à voir avec un consommélecteur : mais peut-être le saviez-vous déjà, cyniquement ?), et comme aujourd'hui des matières optionnelles spécialisantes s'ajoutent (une seulement serait peut-être préférable, histoire de ne pas trop charger l'emploi du temps ?).
Par le petit bout de la lorgnette et pour parler des L, que je connais mieux, cela permettrait que ces élèves "littéraires" continuent les sciences à un niveau plus haut et plus intéressant donc que cette bouillie prémâchée actuellement enseignée (des probabilités du niveau 5ème en Terminale L : mais de qui se moque-t-on ???). Ils seront nombreux à hurler, certes, qu'ils n'ont pas le niveau : mais ce sera l'occasion pour eux de dépasser cet écueil et surtout de maintenir des portes ouvertes pour leur future orientation après le bac. Parce qu'il est injuste que seuls les élèves de S et ES puissent prétendre entrer dans toutes les sections et classes préparatoires, dans les filières sciences, langues, sciences humaines... Ces deux autres filières sont déjà moins spécialisées, et on voit que les élèves qui en sont issus ont moins de difficultés à poursuivre leurs études. Quant aux horaires, s'il y avait plus de culture scientifique en L, il faudrait peut-être rogner un peu sur la philosophie, 8h de cours en Terminale L je le rappelle : mais comme la philosophie est censée intégrer le tronc commun, on retombe sur nos pattes.
Et je sais bien : je ne parle ici que du bac général. Car je ne maîtrise pas les programmes des bacs STI, STT ou STG : à ceux qui connaissent, j'attends vos idées !