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Les tribulations d'une moufette...
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29 octobre 2008

"Being W" / "Dans la peau de George W. Bush" : en demi-teinte.

Being_W              Parlons un peu de présidence américaine (tu remarques que je suis en ligne avec l'actualité depuis deux jours). N'ayant pu fréquenter les salles obscures dernièrement, j'ai décidé de regarder Being W qu'Arte a diffusé il y a deux jours. En écartant les valises, en poussant les cartons, on a trouvé une place sur le canapé...
             L'impression générale sur ce film de Karl Zéro et Michel Royer est en demi-teinte : le sujet est fort excitant, le traitement l'est beaucoup moins. La première partie fait dans la veine comique, on rit bien aux bourdes de ce président, à sa dyslexie bien utile parfois, à ses gaffes et ses pas chassés récurrents dès qu'une musique résonne à ses oreilles. On découvre aussi beaucoup d'auto-dérision, devant le gratin de Washington, une petite tape sur le derrière de Laura au cours d'un gala et les leçons de bonne conduite et de bonne morale au chien tant aimé. On rit bien donc, on sourit, et on conclut qu'il aurait fait un excellent comique : George W. Bush sait manier le charme, l'humour et prend suffisamment de distance avec ses propos pour que le succès ait pu être au rendez-vous, sur scène ou sur l'écran.
                Mais le spectateur est déjà ennuyé par une chose : le principe même du film, la voix-off. Les deux opus de ce qui pourrait être une série (depuis Dans la peau de Jacques Chirac ; je suggère pour la suite Vladimir Poutine, Kim Jong-il, Silvio Berlusconi et Hugo Chavez pour les meilleurs) recourent en effet à un imitateur qui livre les pensées supposées de Jacques Chirac, ici de George W. Bush. Beaucoup d'ironie et de cynisme, d'humour et de suffisance. Mais. Mais tout d'abord, la voix française vient s'ajouter à l'américaine (Lambert Wilson / Jim Meskimen), s'insère par-dessus la première, ce qui alourdit un procédé assez maladroit en réalité. J'aurais préféré plutôt qu'un "je", un "il" tout simplement : un regard extérieur, humoristique aussi.
             Bien plus noire se révèle la seconde partie, car elle analyse les modifications entraînées par les attentats du 11 septembre 2001, une aubaine pour la présidence de W. Une occasion inespérée d'agir enfin. Deux guerres, des mensonges éhontés à la face du monde, une autoroute pour les néoconservateurs et l'enrégimentement de la société américaine, avec toujours cette vicinité tellement forte entre W. et l'Américain qui dit se reconnaître en lui. Même Rice semble décontenancée devant certains propos et certaines indécences. Pas à la hauteur du job ? Si, totalement !!! Il a le look, il a le langage, et il a le swing : certes, c'est la guerre en Irak, en Afghanistan, mais le territoire américain est bien protégé et rien ne doit venir troubler l'American Way of Life. Cette seconde partie est donc tout sauf complaisante à l'égard du président américain, qui manipulerait très bien son monde et le monde, qui joue de ses faiblesses pour faire passer des énormités.
             Ce n'est pas un film d'investigation, ce n'est pas une démonstration ; ce qui explique peut-être que l'on reste sur sa faim. Car à cette voix-off envahissante s'ajoute de surcroît le fait que l'on connaît déjà toutes ces gaffes (et si ce n'est pas le cas, procurez-vous les recueils de bushisms : j'ai une version ancienne, mais je suis sûre qu'elle a été mise à jour !) ainsi que l'importance des réseaux néocons dans l'administration Bush. On regrette alors la vocifération moorienne, à charge certes et avec une certaine mauvaise foi, mais une telle rage manque à cet assemblage d'archives où le commentaire n'est que paraphrastique, malheureusement.

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Commentaires
C
@ Lady M : coucou, te revoilà, ça fait plaisir ! Oui, W est devenu plus que "le fils de" et on ne l'oubliera pas de sitôt ! Mais comme tu le dis très bien, il est très représentatif des contradictions américaines. Je ne sais pas du tout ce qu'il compte faire après : peut-être le pétrole de nouveau ? Hihihi !
C
@ Pimousse : le film de Karl Zéro est relativement peu engagé, en fait. La thèse ne change pas tellement de ce que l'on a entendu depuis ces dernières années. J'aimerais bien voir le film d'Oliver Stone, je ne sais pas trop ce qu'il vaut.<br /> Ouhhh, j'ai hâte de voir ce que tu vas nous dire lundi !
C
@ Angelita : wouaw, aussitôt dit aussitôt fait, merci beaucoup ! Je vais aller comparer avec OVH.
L
Il aura malgré lui marqué la présidence US tant par son mandat que par sa personnalité .<br /> Lui qui était que W après son père , il concentre tout ce que l'Amerique est de contradictions .<br /> Je regarderai ce docu et le film d'O Stone , pour compléter l'analyse ^^ <br /> Au fait il devient quoi après son mandat ?
P
;) je vais parler de lui Lundi, j'ai prévu un petit truc, mais shuuut.<br /> je n'ai pas vu le programme, mais je ne sais pas is j'aurai aimé. Karl Zéro fait souvent des choses très engagé et j'aime bien voir un avis impartial pour pouvoir me forger le mien. <br /> Apparemment le nouveau film d'oliver stone le montre en fêtard, qui aime le rodéo, les filles (etc...)
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