Où il faut dire au revoir.
Petite après-midi bien agréable avec quelques amis : goûter d’au revoir enfantin, avant des retrouvailles sous les tropiques peut-être. Certains ont d’ailleurs préféré faire autre chose, un voyage aux Antilles par exemple… Le « quelques » s’étant transformé en « une vingtaine » et n’ayant plus quoi que ce soit me permettant de cuire, nous avons fait dans le régressif : sodas, jus de fruits, gâteaux au yaourt des copines, gâteaux pour enfants ("Petits Ecoliers"..) et bonbons en tous genres (fraises, "Dragibus" : miam !). Mais il y a nombre de personnes que je ne pourrai revoir avant mon départ, et c’est bien désolant !
Les bonbons ont d’ailleurs activé le travail de ma colocataire (là, je sens que tu ne comprends plus rien : Dreydrey, même si cela fait six ans que l’on habite chacune avec notre Tac respectif, reste et restera toujours ma colocataire), et surtout le fait de s’être trompée de numéro et d’avoir bien plus marché que prévu, je te l’accorde : une magnifique petite Gruikette est donc née, que je vais recouvrir d’une montagne d’habits indiens pour bébé (j’ai déjà commencé, d’ailleurs…).
Ce qui me manquera ? En tout premier lieu, l’assurance de voir et de parler à ma famille et à ces amis en ayant juste à composer un numéro de téléphone sans regarder à la dépense (c’est fou ce que l’on s’habitue vite à l’« illimité », au « forfait tant d’heures avec tel numéro », à la « connexion efficace et rapide »…). Ce sentiment de sécurité affective va être difficile à combler, mais c’est aussi le jeu de l’expatriation. Ce qui est d'ailleurs rageant, c'est de voir le nombre d'offres téléphoniques gratuites illimitées entre la France et des pays improbables comme Guam et Bruneï (n'est-ce pas, El Fennec ?) et de voir qu'il n'y a rien avec l'Inde (si vous avez une feinte ou THE offre géniale, mettez-là dans les commentaires !).
Les bonnes viennoiseries vont me manquer aussi, tout comme la viande achetée juste en tendant la main (là, je crois qu’il va me falloir faire des kilomètres et des kilomètres). L’automne parisien, avec ses couleurs et l’ambiance de rentrée (je te rappelle que j’achète toujours mon agenda fin mai, tellement j’aime la rentrée). Le bleu du ciel briançonnais, mais je l’avais déjà emporté avec moi depuis dix ans. Les transports en commun (je te vois faire la moue : mais ils sont tellement bondés en Inde qu’il faut emprunter des taxis ou la voiture avec chauffeur : tu n’as donc plus ce sentiment d’indépendance que confère le transport en commun. Cela a bien sûr d’autres avantages…). Les livres à foison dans les libraires que j’affectionne. Mes élèves de cours particuliers, et le sentiment de leur entrouvrir les portes d’une culture élitiste certes, mais tellement utile aussi. Quoi, tu dis quoi ? L’Education nationale ? Ah non. Voilà bien une chose qui ne me manquera pas, hihihi !