Le banian ou comment un ficus peut tout changer !
En se promenant dans Bombay, on ne peut pas ne pas voir de banians.
Le banian est un ficus.
Oui, ça en bouche un coin, n'est-ce pas, qu'il s'agisse de la même espèce que le truc-chose qui tente vainement de survivre aux oublis d'arrosage et de soins dans un coin de ton salon (ça sent le vécu...). Et bien ce ficus énorme prospère un peu partout en Asie du Sud et du Sud-Est, et quelques spécimens très célèbres jonchent les ruines d'Angkor, s'agrippant et s'enroulant aux fenêtres des temples khmers, ou emprisonnent les statues votives des temples bouddhiques de Thaïlande.
Mais le banian n'est pas qu'un sujet de carte postale, c'est aussi un acteur essentiel du paysage urbain de certaines villes comme Rangoon ou Bombay : lorsqu'il soulève de ses énormes racines le trottoir, qu'il s'y étale de toute sa largeur et que tu manques t'assommer à chaque pas, tu ne vois plus ton ficus de salon de la même manière. Mais le banian, c'est aussi cet arbre qui confère un charme suranné aux rues empruntées, sans lesquels elles perdraient beaucoup de leur nonchalance : car le banian offre une ombre et une fraîcheur bienvenus quand le soleil est au zénith. Au point que les marchands indiens qui avaient pris l'habitude de se protéger sous leur feuillage ont pris le non de banian...