Où je dois m'isoler.
La Moufette est-elle devenue tellement insupportable qu'elle doit se cloîtrer ? Meuhhhhh non penses-tu ! C'est plutôt que... Petite histoire de la journée destinée à te prouver que ma mémoire est imperméable à la physique et ce, depuis longtemps, très longtemps.
Souviens-toi : j'étais toute fière d'avoir acheté de nouveaux appareils électroménagers, notamment un mixer-blender-robot de folaïe. Gris métallisé, la Porsche de ma cuisine. Hier, je me suis donc lancée dans la préparation d'une énorme marmite de coulis de tomate maison, car les sauces pour pâtes ici sont vraiment mauvaises (à base de coulis de tomate sucré et épicé : du ketchup donc !) et, si les pâtes sont étonnamment chères (prochain achat, la machine à pâtes italiennes qui modèlera la pâte faite par la machine à pain : je suis une industrie alimentaire à moi toute seule !), cela reste un plat du soir bien pratique et revigorant pour Tac, quand il revient de son dur labeur. Je me contente pour ma part de tester des plats indiens tout prêts : je me dévoue à la Cause...
Mandoline pour couper les oignons en lamelles ultra-fines, marmite avec huile d'olive où chante déjà l'oignon,
presse-ail dégainé pour presser les gousses d'ail (ben oui), récipient à fines herbes fraîches dont on extrait romarin et thym, sel et poivre, et évidemment tomates allongées coupées en quartiers ! Youpi youpi tralalala, ça
embaume l'Italie dans ma cuisine que je me prendrais même à chanter :
Et vas-y que parée de mon plus beau tablier rose, je sors le Supermixer, je le branche, le remplis de la préparation et... me prends une décharge électrique. IIIKKKKKK ! La Moufette tourne alors avec circonspection autour de l'appareil (pas d'eau, branchement correct). Ne comprend pas. Réessaie : IIIIKKKKK ! Et voilà, voilà, voilà : je me vois déjà faire un scandale car le contrat de confiance ne couvre pas l'Inde... J'essaie tout de même une nouvelle prise, sachant que l'électricité en Inde est une chose facétieuse : IIIIKKKK ! Une autre : IIIIIIIKKKKKKKKK !!! Et j'ai l'impression que les décharges se font plus fortes. J'abandonne alors. Je râle, je ronge mon frein et me vois déjà me traîner lamentablement au magasin d'électroménager du coin. Adieu coulis, Porschemixer et soupes en tous genres...
Ce matin, par acquis de conscience, je tente un dernier essai. Et là, aucune décharge ! Sur la première prise essayée ? Non plus !!! Je n'en crois pas mes yeux, je regarde autour de moi et gratifie l'ensemble de la pièce d'un sourire épanoui quand mon regard tombe sur... mes chaussures.
Morale de la journée : ne pas utiliser de Porsche sans être chaussée.
Morale bonus de la journée : et encore moins quand le système dans son ensemble n'est pas relié à la terre, qu'on ne sait même pas à quoi il est relié et qu'il vaut finalement mieux ne pas le savoir...