"Australia" : certes...
Non, ce n'est pas ça le chef d'oeuvre dont je parlais précédemment.
Australia, je croyais m'en souvenir comme d'un bon film, vraiment profond sur un sujet (mais lequel...) insistant sur la nécessité d'une réflexion réelle. Enfin, tu vois. Comme quoi, les souvenirs, il faut s'en méfier.
Cela commence avec deux-trois bafouilles pleines d'émotion sur les aborigènes d'Australie et le traitement qu'ils ont subis de la part des colons britanniques, puis des Australiens, jusqu'à il n'y a pas si longtemps. Voire on mentionne même le fait que lesdits aborigènes doivent regarder le film avec toutes précautions nécessaires puisqu'on y entend les voix de personnes décédées. Je sais, ça commence fort dans l'infantilisation et le mémoriel.
C'est d'ailleurs le seul moment un peu censé du film.
Le reste est une suite de moments grotesques, de grand-guignol et de scènes d'exposition à faire pâlir de jalousie le pire dramaturge de théâtre populaire du XIXème siècle. Du genre : on voit quelques personnages qui disparaissent ensuite, résumant en deux ou trois questions-réponses tout ce qu'il faut savoir pour comprendre le contexte, quels sont les enjeux, qui sont les gentils et qui sont les méchants. Si c'est pas magnifique... Crédible n'est donc pas l'adjectif adéquat. Le grotesque ? Parmi tant d'autres, une scène de bagarre absolument incongrue et ridicule, sans aucune explication, mais qui permet de montrer que le "drover" (Hugh Jackman) est un solitaire qui ne s'en laisse pas compter et que lady Ashley (Nicole Kidman) porte de la lingerie fine. Mais c'est bien sûr...
Ensuite, ça te parle de magie, de souffle du vent et de bong. Pardon, de billabong. Hinhinhin... D'aborigènes qui connaissent les chants ancestraux cartographiant leur territoire. Et d'enfants métis déportés. Ce qui est l'unique point de réflexion du film, ça dure trois secondes en trois scènes... Je pense que Crocodile Dundee était plus profond en bien des points.
Alors bien sûr, il y a du sexe. Sexe australien même, avec Hugh Jackman et Nicole Kidman. Voilà, tout est dit de ce côté-là, ça ne casse pas des briques tant c'est convenu : solitaires, indépendants, hautains, ils vont évidemment se rapprocher. Ce n'est même plus drôle.
Bien évidemment, comme tu l'auras compris, ce film parle d'une aristocrate anglaise qui débarque au fin fond de l'Australie pendant la Seconde Guerre mondiale et qui, après le meutre de son mari, décide d'amener elle-même un troupeau de 1 500 bovins à Darwin pour contrer le monopole détenu jusque-là par un propriétaire prêt à tout. C'est évident...