"Gran Torino" de Clint Eastwood : ah oui, quand même...
Simple. Très simple. A tout point de vue : jeu d'acteur, scénario, dialogues. Rien d'endimanché ou de grandiloquent, Clint Eastwood atteint avec ce film, en tant que réalisateur et acteur la simplicité, celle qui touche au but. La marque du grand art...
Au risque non de hurler avec les loups mais de joindre ma voix au concert de louanges, Grand Torino est donc un excellent film. Un des meilleurs que j'ai vus depuis longtemps. L'intrigue est relativement aisée à saisir : un vieil Américain, raciste, dur, impénétrable, ayant vécu la guerre de Corée, a assisté à la transformation de son quartier, à forte dominante Hmong désormais (réfugiés d'une minorité ethnique du Vietnam ayant combattu aux côtés des Américains). Il voit alors ses jeunes voisins résister à la loi des bandes locales, mais aussi la subir. Plus qu'un film de genre, sur les mafias par exemple, Clint Eastwood s'attelle à disséquer les relations de ce vieil homme à l'extérieur, à l'étranger, qu'il s'agisse de sa propre famille, de ses voisins, ou des petits et gros durs du quartier. Rappelant que toute relation humaine est extrêmement complexe : problématique tout simple, mais magistralement traitée ici.
Chaque scène est parfaite. Je ne sais pas comment vous le dire autrement. Et profitez de ce moment : il est rare que les mots me manquent... Excellentes scènes de duel avec la grand-mère hmong (vous comprendrez en voyant le film), excellente scène finale du personnage de Walt, excellente progression dudit personnage et de ceux qui l'entourent, ses deux jeunes voisins, mais aussi son propre fils, la difficulté à aimer quelqu'un qui se ferme et qui est un "vieux con".
Wouaw. Tout simplement.