Où j'envoie balader... une vieille dame.
Et oui, même les plus exceptionnelles Moufettew ont leur moment de faiblesse. Ou de force, allez savoir : le courage soudain de dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas ? Certes... Sauf que je l'ai crié vraiment fort et je ne suis pas sûre que qui que ce soit ait pensé mes propos tout bas...
Voici l'histoire. [Cette histoire a d'ailleurs une version indienne, si ça te dit : ou comment déterminer si la Moufette tire un enseignement de ses erreurs ou non...]
La Moufette allait son train gambadant, descendant tranquillement la rue Racine vers le boulevard Saint-Michel. Si tu ne connais pas cette rue, en voici une description réaliste : les trottoirs y ont la taille d'une Moufette et demi quand tu regardes la Moufette en largeur. Voilà. Mais ne font la taille que d'une Moufette un quart si tu comptes les excroissances très régulières qu'y font les rétroviseurs des voitures garées là.
Voici que se présente devant la Moufette une septuagénaire (à peu près) au regard revêche et à la posture combative. La Moufette s'efface à demi, pour la laisser passer tout en continuant à sautiller légèrement vers son but ultime (acheter des livres, boire un café, manger une crêpe chocolat-banane-caramel-sucre-salidou-chantilly, un truc léger donc ? Je ne sais plus).
Je me décale donc vers le mur quand la revêche, pour mieux tailler son chemin, lance son coude dans ma poitrine. Tu imagines la douleur. Et c'est évidemment la douleur qui m'a hoqueter un "Hé !!!", auquel elle n'a pas daigné répondre ou murmurer une excuse. A court de mots et éprouvant encore des élancements, je n'ai pu que lui adresser un sonore "Sale vieille !". Que tout le monde jusqu'au jardin du Luxembourg et à la Sorbonne a entendu, j'en suis sûre.
Oui, nan mais parce que quand même, ça fait mal ! Et je suis sûre que je ne suis pas la seule à avoir eu ce genre d'aventures...