"Harvey Milk" : pour la cause.
Me voici confrontée à un dilemme : Harvey Milk est un très bon film, il faut le voir et en même temps, j'ai une petite hésitation car à l'exception de l'excellente prestation de Sean Penn, c'est un film attendu dans l'ensemble. Je m'explique : Harvey Milk est moins bon que ce à quoi je m'attendais et en même temps meilleur sur certains aspects. Et il participe de ce genre de films où je suis quasi certaine d'avance d'adhérer au discours et à ce que représente le personnage principal. Pour ma part en tout cas. En revanche, si tu as des interrogations quant aux droits des homosexuels, en quelque matière que ce soit, voir ce film peut clarifier certaines choses...
Gus Van Sant narre donc la vie de Harvey Milk, devenu homme politique, ouvertement homosexuel et élu superviseur au conseil municipal de San Francisco. Il est assassiné en 1978 par un collègue, ce qui est annoncé dès le début du film rythmé par l'enregistrement laissé par Harvey Milk en prévision d'un éventuel assassinat. Tout est très finement expliqué, sans manichéisme, sans outrance : la lutte des homosexuels pour la reconnaissance de leurs droits civiques, la lutte contre une bien-pensance inepte, odieuse et nauséabonde (avec des personnages et le quartier du Castro que l'on retrouve dans Les Chroniques de San Francisco), ses relations, les stratégies mises en place de part et d'autre pour discréditer ou renforcer la cause des homosexuels.
Et bizarrement, c'est presque trop facile : un personnage marginalisé qui prend les choses en main, décidé à se battre et qui, contre toute attente, réussit et change l'histoire, et qui est assassiné ? Devant un tel destin, on est admiratif et recueilli, mais le film qui en découle est nécessairement un peu trop linéaire et attendu (je sais, c'est idiot : c'est comme d'aller voir Gandhi et de dire "mouais, c'est pas super original...") ! Alors même que Sean Penn campe, toujours en finesse, un personnage attachant, ni trop caricatural ni trop fin de siècle (on est bien dans les années 1970).
A voir donc, même s'il y a ce petit "mais" qui perdure.
Sur mon blog en Rickshaw, je te parle de bijoux indiens !