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Les tribulations d'une moufette...
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19 juin 2008

Ou comment j'ai découvert George Crumb.

            Mini-Moufette passe le bac. Oui. Elle est mignonne, pleine de poils, court partout, pousse de petits cris quand elle voit un bout de fromage et ne sent pas très bon si on ne la lave pas consciencieusement tous les jours : c'est donc bien une Mini-Moufette. Par des manoeuvres intéressantes quoiqu'étonnantes, elle en est venue à prendre musique comme option lourde, spécialité si vous préférez, pour son bac L. Ce qui aurait été une bonne idée si elle y avait consacré un tant soit peu d'énergie et de "temps de cerveau" ces deux dernières années ; mais elle avait autre chose à faire, comprendre la critique que Kierkegaard fait de Kant dans son traité de sémiotique du transcendant. Elle était de plus accaparée par un autre thème primordial : élégie et épitomé chez les symbolistes belges. C'est de famille, il n'y a rien à faire...
           Toujours est-il que son épreuve de musique d'hier était assez cocasse pour un regard extérieur ; et même intérieur, selon elle. Il s'agissait d'analyser une oeuvre de George Crumb, compositeur américain de musique moderne. Et la musique moderne, c'est très fou, ne l'oublions pas. Ainsi, la partition comporte des annotations du type "bruits d'ossements", "cri de détresse", "hululements", "sanglots", vous pouvez également y discerner l'intervale de trois tons nommé diabolus in musica. Et la partition qui vous est soumise se présente parfois comme ça :

george_crumb_makrokosmos_ii_12

            Ou comme ça (remarquez le "seagull effect") :

Crumb

            Ou encore comme ça :

CrumbSpiral



            C'est trop fou, non ? Et je ne vous raconte pas pour jouer ça, le musicien s'explose le cou à lire sa partition et se démanche les bras parce qu'il doit jouer de son instrument comme d'une viole. A écouter, cela donner ceci (ici, les musiciens tiennent leur instrument de manière conventionnelle) :

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Commentaires
C
@ Pivoine et LaSof : je pars demain matin ! Et ne vous inquiétez pas, j'aurai normalement Internet dans mon hôtel donc je vous embêterai un maximum !!!
C
@ Ariba : c'est ce que je vois ! Pour ma part, je n'en ai pas assez entendu, John Cage et autres, pour dire si j'aime ou pas, mais je trouve cela follement intéressant... La question se pose finalement aussi pour les calligrammes : la poésie est avant tout faite pour être déclamée, lue ou récitée ; le passage par l'écrit et notamment l'écrit esthétisé est un apport qui modifie le verbe... N'en serait-il pas de même pour ces calligrammes musicaux, même s'ils relèvent sans aucun doute ici de la performance artistique ?
A
le "triton", intervalle de trois tons correspondant à la quarte augmentée, est effectivement surnommé "diabolus in musica" dès le Moyen Age, en raison de sa sonorité discordante. <br /> Les compositeurs utilisent ultérieurement cette connotation diabolique pour suggérer une atmosphère trouble et délétère dans leurs morceaux. <br /> Le triton est proscrit des règles d'harmonie classique. <br /> <br /> Sinon, même si la portée en spirale, c'est joli, je m'interroge sur l'intérêt d'une telle présentation de la partition. D'un point de vue pratique, l'interprète va galérer à déchiffrer, alors qu'il va mettre en oeuvre des techniques habituelles pour jouer. A qui s'adresse véritablement une telle partition? Pas au musicien puisque ça le fait chier... Et pourtant, c'est lui qui va permettre à la musique d'exister. <br /> Donc pour résumer, pour moi ce style de mise en page relève de l'imposture et de l'artifice superflu. Une partition n'est pas de la musique: c'est de l'encre et du papier, un outil, quoi. Et ce qui compte vraiment, c'est la musique, donc l'interprétation. <br /> <br /> Il me semble que les compositeurs contemporains ne savent plus quoi faire pour renouveler la musique dite savante. Un autre taré, c'est John Cage, qui fait de la musique pour "piano préparé", à savoir, il fout des casseroles et des moules à tarte dans son piano, pour jouer un truc atonal complètement hermétique. Encore une fois, il semble que la musique, on s'en fout, ce que les contemporains préfèrent, c'est la performance, l'artifice et le paraître. <br /> <br /> Bref, en un mot, j'aime pas.
L
OH NON, dis donc Delph va être sacrément faché, on avait prévu de faire des betises chez Gaby! on a les codes! si t es déjà partie bon voyage madammmmmmmmme!
P
C'est insensé ce truc!on dirait un tableau la partition en rond ;-)<br /> <br /> (bon voyage Moufette! je crois que ça y est t'es presque plus là!)
Les tribulations d'une moufette...
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