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Les tribulations d'une moufette...
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23 février 2008

Le Salon de l'Agriculture et Sarkozy : surfaits ? (Part One)

            Pour accompagner la suite, rien de tel qu'une petite musique pour bien comprendre les enjeux de cette journée :

Super Pouvoir d'Achat (la chanson du dimanche s02e11)
Vidéo envoyée par lachansondudimanche

            Les gens sont tout de même super fous. Voire super flous. Ou encore superflus. Je ne sais plus. Dernier exemple en date.

            Le Salon de l'Agriculture a donc commencé ce matin et j'ai eu la chance de pouvoir y assister en VIP... Privilèges, privilèges, qui m'ont donc permis d'entrer sans faire la queue, sans payer et d'assister dans la tribune, insigne honneur, au discours de notre Omnichanoine. Je raconterai plus tard l'expérience agricole en elle-même, mais penchons-nous d'abord sur ce grand moment : l'arrivée et le discours de "He-Who-Should'nt-Have-Been-Elected"...
          Les journalistes ont rapporté que la cohue autour du Président-Pouvoir D'Achat (PPDA, hahaha !) était totale, ce qui est très flou et laisse supposer quelque chose de faux : non, les gens s'en fichaient royalement (sans référence aucune à Ségolène ici) ; d'aucuns disaient même : "oh non, le voilà, allons ailleurs". Mon cher et tendre et moi-même avons d'ailleurs tenté de fuir la procession présidentielle, après le discours, mais peine perdue : l'Omnichanoine nous suivait, et à deux reprises dans d'autres parties du Salon nous nous sommes vus poursuivis dans une contre-allée où nous nous étions réfugiés tranquillement !!! Heureusement, j'avais déjà exprimé mon refus de tout poste dans un quelconque cabinet...
            La cohue était donc, en réalité, le fait d'une vingtaine de personnes collant au train de l'Omnicolas, journalistes et preneurs de son pour l'essentiel, quelques membres du personnel de sécurité (dont un bel officier de marine) et les principaux responsables du Salon. Et point final : tout le reste du public le fuyait ostensiblement !!! Donc cohue il n'y eut point... Chahut il y eut, en revanche : sur l'escalier menant au second hall, l'Omnichanoine remercie et salue les gens restés en bas, dont une partie commence à applaudir (bande d'ovins !) et l'autre partie, estomaquée que l'on puisse seulement penser à ovationner cet omniprésident, se met à huer... Comment ça, vous avez des photos de moi en train de tirer la langue ???
            Le discours et les tribunes, c'est une autre affaire : première chose, notre Chanoine national a préféré faire un tour de piste du ring central en saluant chaque animal et son éleveur, qui les chevaux de trait, qui les caprins, qui les ovins, qui les bovins... Chirac parcourait le salon dans son ensemble ; ici seulement quelques mots à chacun sans écouter, m'a-t-il semblé, un traître mot des présentations du Président du Salon. Il a flatté (amour des chevaux et de Carla oblige) les naseaux d'un équidé fulminant qui se soustrayait à la caresse : pas de chance. Après un rapide bain de foule, foule limitée il faut le dire aux premiers rangs des gradins où nous étions (environ trois cents personnes triées sur le volet... pas si bien triées que cela, remarquez : j'y étais...), le discours.
            Discours qui m'a ulcérée mais c'était couru d'avance. Outre l'ouragan permanent (on démonte tout, il faut tout remettre à plat et en cause, "avant "ils" (?) faisaient comme cela et regardez où cela nous a conduit"), le jeu sur l'angoisse ("on ne peut plus laisser faire", "certains se voilent la face") et l'imprécision permanente ("on", "certains", "les autres", "avant" et le sublimissime "vous savez, quand j'en débatais avec l'autre dame, là, lors des élections présidentielles..."), ce fut un tissu de tautologies. Exemple : l'agriculture ne pourra survivre qu'avec les jeunes agriculteurs. Certes : si les agriculteurs vieillissent et qu'ils ne sont pas remplacés, ils mourront et personne ne leur succèdera. OK, logique. C'est vrai qu'un des problèmes est de garantir un travail à long terme aux agriculteurs, comme dans tous les secteurs d'ailleurs. Mais c'est la manière dont l'Omnichanoine assène des évidences en faisant semblant d'être enfin le seul à faire avancer les choses, d'être original, qui est horripilante. Et les gens... applaudissent. Pour rien. Ou plutôt pour avoir entendu des évidences réduites et simplifiées ; et comme il le dit lui-même, c'est "[sa] vérité"...
            Force de propositions ? Oui, toujours autant : mais il ne peut s'empêcher d'être un peu à côté de la plaque... Faire classer le patrimoine gastronomique français à l'UNESCO, parce que "la gastronomie française est la meilleure au monde" ; réformer la PAC, ce que tous les politiques soulignent depuis quinze ans en disant qu'il innove grandement en cette matière mais sans laisser entrevoir de véritable piste de réforme. Et tout cela se clôt en flattant les plus bas instincts du public, lourde insistance sur le travail et les valeurs du travail que LUI comprend et partage... Et avec le ministère de l'identité nationale, on a "patrie", et les méphitiques relents de bondieuseries on a "famille"...

            Finalement, tout ce personnage se résume en un mépris sans fin et absolu pour... tout ce qui n'est pas lui.

          Mais bon, il ne fait que son boulot de Duracell sautillant d'annonce en annonce. Le plus fou se passe en fait dans les tribunes applaudissant à chaque ineptie, à chaque évidence. Et dans ces cas-là, je ne peux m'empêcher de regarder mes congénères et de me demander si nous appartenons bien à la même espèce...

P1110244

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Commentaires
J
Enfin un esprit journalistique libre ,indépendant et impartial (euh ....pardon! pour ce dernier mot je me suis laissée aller à un automatisme politiquement correct.....je ne voulais pas t'injurier...)
Les tribulations d'une moufette...
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