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Les tribulations d'une moufette...
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31 mai 2008

Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal : triste Harrison sous les tropiques...

Indiana_Jones            Toi qui entre ici, abandonne tout espoir car je vais te raconter la fin du film...
            En clair, je livre ici l'intégralité du scénario, donc si vous voulez préserver le suspense et avoir la prime saveur de la découverte, passez votre chemin et revenez après la séance. D'ailleurs, ramenez un peu de popcorn pour moi...

            Par où commencer ? Les trois premiers épisodes de la saga d'Indiana Jones nous avaient ravis : Les Aventuriers de l'Arche perdue (Indiana Jones and the Raiders of the Lost Arch, 1981) a lancé le rythme et la tonalité d'ensemble, à savoir que chaque objet, livre, personne recèle un monde entier de mystère, et que cet objet peut se trouver là, sous ta main (oui, regarde sous ta main, cette souris mystérieuse...). Le second opus, Indiana Jones et le Temple maudit (Indiana Jones and the Temple of the Doom, 1984) et son monde d'enfants indiens esclaves d'un maharaja fou m'avait laissée un peu plus perplexe, par l'importance donnée au monstrueux, plus grandiloquent et moins archéologique. En revanche, la tonalité initiale avait été pleinement retrouvée dans Indiana Jones et la Dernière Croisade (Indiana Jones and the Last Crusade, 1989), alliant l'humour du personnage joué par Sean Connery à l'agacement d'"Indy" infantilisé en permanence...

            Ce qui me plaît dans cette saga ? Le rôle prépondérant de l'histoire, du mystère, du "pourquoi" permanent ! L'aventure, le voyage, les connaissances qui permettent de se faire cuire un oeuf au plat même au fond d'une mine ouzbèke désaffectée. C'est en fait surtout le premier film qui a déterminé pour moi une carrière dans l'histoire et un intérêt inépuisable pour tout ce qui est squelette portant toiles d'araignées et talismans. Intérêt largement confirmé quelques années plus tard par les séries Sydney Fox l'Aventurière et Buffy contre les Vampires (mais ça n'a rien à voir, passons...).

            Nous arrivons donc au quatrième volet, Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal. On sait déjà à quoi s'attendre, il y aura des crânes de cristal et il y aura Indiana Jones. On sait aussi qu'une suite est toujours dangereuse, parce qu'elle met aux prises le producteur et le scénariste : il faut plus d'entrées que les opus précédents, il faut plus de rebondissements, il faut plus d'acteurs vedettes, il faut plus, il faut plus, il faut plus... Et c'est bien là que le bât blesse le spectateur : il y a trop. Trop d'images de synthèse tout d'abord, et qu'on n'aille pas me faire croire que le budget du film n'était pas assez important pour aller tourner en décor naturel. Je suis sûre qu'un des pays limitrophes des chutes d'Iguaçu se seraient fait une joie de "louer" les paysages... Cela donne un aspect léché à l'image qui rappelle tous les films hollywoodiens du moment sauf, bien sûr, l'esthétique des Indiana Jones précédents. Images de synthèse dans la jungle donc, dans l'eau, pour les paysages, pour la base militaire, images de synthèse pour les fourmis, les singes et les chiens de prairie.
            D'ailleurs, en passant, à quoi correspondent ces apparitions récurrentes de chiens de prairie ? Que deviennent-ils à la fin ? Répondez-moi, c'est une véritable torture que de ne pas savoir !!! Hum...

            Les personnages sont ce que l'on attend qu'ils soient dans ce genre de film, et l'on frôle parfois la caricature : et donc, quel dommage par rapport au choc qu'avait constitué la découverte d'un docteur Jones senior, avide de blagues rigolardes et n'épargnant aucune humiliation intellectuelle à son fils ! Ici, Cate Blanchett est une véritable Galadriel du mal : stalinienne, médium, Ukrainienne, bretteuse... Pouf pouf pouf, ça fait peur ? C'est censé. John Hurt est fou (mais devient drôle : ce n'est pas crédible...). Shia LaBeouf, qui a un nom imprononçable comme vous le constatez, n'est pas mal dans le rôle du jeune Shark motard des années 1950, un peu d'humour, beaucoup de "je me recoiffe" et le charme de son paternel Indiana. Karen Allen est semblable à elle-même dans le premier volet : insupportable, agressant Indiana à tout bout de champ mais parce qu'il le mérite bien, et donc son revirement final où elle retombe (si rapidement) sous le charme d'Indiana n'est pas crédible : de la Marion indépendante, volontaire et ironique, elle devient la tendre amoureuse compréhensive ? Unbelievable comme dit très souvent Indiana Jones... Quant à ce dernier, il est campé par Harrison Ford : et là, j'ai eu un temps d'arrêt (un peu comme le chien, patte avant relevé et nez au vent : "bwouf ?"). Il a vieilli, mais est en forme ; toutefois, il est triste. Tout au long du film, on sent qu'il n'y croit pas un seul instant. J'ai même cru le voir trembler, des mains ou de la lèvre inférieure et cela m'a quelque peu décontenancée... En tout cas, il n'a pas foi en ce scénario.

            Car il faut dire que de nouveau, le film tombe dans l'écueil du trop : à une trame historico-archéologique, qui constitue le créneau des Indiana Jones, a été ajoutée une intrigue extra-terrestre. Mais bon sang !!! Qu'avaient-ils besoin de rajouter ça ??? Qu'aux nazis succèdent les Soviétiques contre lesquels il faut lutter, d'accord : c'est la suite de l'histoire ; mais que l'on voit apparaître le FBI, Roswell et les petits hommes aux yeux en amande et à la peau gris souris, ça ne va plus !!! Grosse déception de ce point de vue. D'où l'importance d'une règle scénaristique absolue : plus tu en rajoutes, moins c'est bon... Qu'il s'agisse des effets spéciaux, des acteurs vedettes ou des rebondissements (je vous renvoie ici à Blade Runner (Ridley Scott, 1982) pour l'excellence de l'austérité, à Astérix aux Jeux Olympiques (Frédéric Forestier et Thomas Langmann, 2008) pour le flop du trop). Ou même des obstacles : ici c'est une suite ininterrompue de passages secrets, portes coulissantes, escaliers qui se dérobent, tire-la-chevillette-et-la-bobinette-cherra... Etonnant : j'avais l'impression que les images avaient été tournées à partir du jeu vidéo qui ne manquera sans doute pas de sortir prochainement !!!

            Allez, ne soyons pas trop durs : vous vous détendrez pendant ce film, vous sourirez de temps en temps, et vous rentrerez chez vous en vous disant : "Ahhh, vivement que je revois les trois premiers épisodes !!!".

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Commentaires
C
@ Plume : franchement, mieux vaut le louer, ou le trouver par les moyens auxquels tu penses mais que je ne dirai pas, et passer une chouette soirée avec couette, pizza et homme sous la couette (dans l'ordre que tu veux). Cela détend vraiment, c'est marrant parfois mais... En revanche, si tu as une rétrospective des trois premiers près de chez toi...
P
L'homme aussi a été déçu... bien fait il n'avait qu'à pas y aller sans moi de toute façon.<br /> Ton avis me rassures un peu, j'ai peut être pas raté grand chose en fait :)
C
@ Pivoine : oui, pas besoin d'aller le voir au cinéma à mon avis... Et j'ai trouvé Harrison Ford pas très joyeux, ce qui est fort dommage. Ahhh, "Blade Runner"... Et "Witness"...
P
Je n'en entends pas que du bien de ce 4ème opus...<br /> Je le verrais sans doute en dvd, ça ne me disait déjà rien.<br /> Et Harrison Ford, pas trop gâteux ? ;-)<br /> <br /> (j'adore Blade Runner. "J'ai vu tant de choses que vous humains ne pourriez pas croire..." :))
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