Londres, ou comment se régaler...
Après quelques expériences pleines
de succès en Grande-Bretagne et en Angleterre en particulier, je ne
laisserai personne dire que l'on mange mal en Grande-Bretagne (je
sais, c'est un de mes (nombreux) chevaux de bataille...). Peut-être
suis-je bien tombée à chaque fois, ou ai-je bénéficié de bonnes
adresses, ou encore ai-je eu de la chance dans les supermarchés...
Toujours est-il que je me suis toujours régalée ; certes, ce n'est pas
la cuisine la plus légère qui soit, mais compte-tenu du climat, cela
s'explique (et puis on marche beaucoup, alors...).
Il faut avouer que
sans doute les vingt dernières années ont également contribué à
enrichir l'art culinaire britannique tout en le soulageant de quelques
étrangetés insulaires (pour l'histoire, Aymeric a pu se régaler à
plusieurs reprises dans son internat de plats accompagnés de purée de
pommes de terre, de frites ET de pommes de terre bouillies : peu
diététique mais un défi esthétique certain (intitulé Variations sur jaune pâle...). Toujours est-il que l'on peut donc se nourrir de plats typiquement british,
et la gastronomie britannique recèle des surprises loin de clichés, ou
de plats de tous les coins du monde : Londres reste la meilleure table
d'Europe en termes de choix et de qualité.
En premier lieu, direction les restaurants
indiens : nous avions prévu un petit passage au "Bombay Palace", ayant
découvert une des succursale à Kuala Lumpur et nous étant régalé (seule
occurence d'une régal culinaire en Malaisie, à marquer donc d'une
pierre blanche). Cuisine indienne d'une grande finesse et tout et tout,
et en plus le business lunch est annoncé à £9,50. Mais faute de temps
et parce qu'il faut faire des choix dans la vie, ce restaurant sera
pour la prochaine fois... Nous lui avons donc substitué le "Eastern
Eye Balti House", situé dans Brick Lane (métro Aldgate East) : arrivés
là vraiment par hasard car les mérites de chaque restaurant bengali et
bangladais de la rue sont vantés par un jeune homme à l'extérieur, et
prix et menus se valent à peu près. La carte proposait quelques plats jamais
vus, ou très rarement, sur les menus en France : mélanges différant
d'épices selon les régions, et régions d'immigration différant selon
les pays, tout s'explique. Nous essayâmes donc des viandes grillés
mêlées d'oeuf en entrée, plutôt bon mais très similaires aux sheesh
kababs habituels, puis arriva un superbe poulet makhani (avec épices,
condiments et surtout beurre et tomate : c'est le fameux butter chicken)
d'une taille très respectable et un agneau rogan josh excellent (plat
d'origine kashmiri), le tout accompagné de nos inséparables nans (à
l'oignon et à l'ail pour moi, à l'oeuf pour Aymeric) et d'un palak
paneer (épinards à la crème et au fromage, avec la consistance du
tofu). Pour ce premier repas, nous ressortimes pleins et survoltés, et
pour clôre sur une note magistrale, j'allais tout droit choisir, dans
une des pâtisseries indiennes de la rue, quelques délices indiens,
gulab jamun (boule moelleuse au miel), rasmalai (à base de crème, de
lait et de pistaches), kulfi (gâteau de lait concentré sucré et cardamome)...
Les jours suivants, parce que dans
les quartiers plus centraux, nous fîmes l'expérience avec étonnement de
délicieux restaurants de musée ! M'attendant plutôt à des sandwichs et
des chips (qui étaient proposés), je ne pensais en revanche pas voir de
vrais plats mitonnés devant moi (pour de vrai) et selon des recettes
fort originales. Tout d'abord, au Victoria & Albert Museum : parmi
différents plats chauds proposés (saumon en croûte, rosbif...), était
proposé comme plat du jour un lamb and eggplant pie
et ses légumes. Il faut préciser que J'ADORE les pies : un ragoût de
viande avec légumes surmonté d'une pâte feuilletée, plat que l'on
trouve très souvent proposé sur l'ardoise des pubs servant à manger. Ici, le plat venait juste d'être cuisiné, était bien chaud et l'agneau
tendre à souhait avec une sauce combinant de manière heureuse
quoiqu'inattendue l'aubergine et la menthe : un délice. Nous avons
nécessairement enchaîné sur un dessert, un shortcake
pour Aymeric (le truc fou par excellente : pâte sablée surmontée de
caramel fondant et de chocolat...) et une meringue pour moi (et
surprise, c'était une vraie meringue, crémeuse comme tout à
l'intérieur...). Bonheur culinaire que nous avons renouvelé au Geffrye
Museum : tentions-nous la chance ??? Suspense... Et bien, ce fut de
nouveau une réussite : un Victorian style gammon and turkey pie cette fois-ci, tout aussi bon et frais, et ses délicates purées de légumes ; et pour, un lemon sponge cake avec custard (sorte de crème anglaise mais chaude) pour Aymeric, carrot cake pour moi : oui, je ne résiste pas au carrot cake tout comme mon cher et tendre ne résiste pas à la custard... ou au shortcake
d'ailleurs. Dans une lignée plus fast-foodienne parce qu'il ne faut pas
s'en priver dans un pays où il y en a tellement, nous avons goûté
hamburgers, quesadillas ou lasagnes, que nous sommes parvenus à payer
fort peu cher parce qu'ayant évité le centre de Londres. Ainsi, à
Hammersmith, le "Edwards" : un bistrot-pub (on dénomme cela les gastropubs maintenant) tout à fait agréable qui sert
d'énoooooooooooormes plats entre £2,50 et £5,50 (et encore, il me
semble qu'il était plus cher que son voisin) !!!
Mon seul regret dans ses aventures culinaires britanniques ? Ne pas avoir eu l'occasion de manger de pasties,
chaussons fourrés à la viande, en ragoût ou hâchée (agneau notamment),
et au fromage (cheddar ou stilton notamment, délicieux), parfois avec
une sauce un peu olé-olé (menthe, vraiment très bon : il faut essayer !
Ou encore oseille...).
Plus exotique mais aussi nettement
plus cher, notre repas de réveillon a eu lieu dans le saint des saints
de la cuisine thaïlandaise : le "Patara". Découvert à Taipei où nous
avons écumé sa carte, nous avons vérifié à Bangkok et Singapour si la
cuisine y était aussi bonne, mais aussi à Londres déjà (et c'est le cas
; mais il est aussi bien meilleur marché en Asie...). Intérieur sobre
et raffiné, choix difficile entre les plats : tous revisitent les
classiques de la cuisine royale thaï tout en la modernisant. Nous avons
finalement opté en entrée pour des brochettes de satay (sauce aux
cacahuètes) et une salade de crevettes, nature et en beignets émincés,
oignons finement coupés, citron et piments (un délice) ; puis pour deux
curries jaunes, un bien pimenté aux crevettes et feuilles de noix de
bétel (un goût tout à fait étonnant) et un plus doux mêlant agneau,
patates douces et oignons nouveaux (très bon aussi). Je n'ai pu
m'empêcher au dessert, alors qu'Aymeric goûtait un assortiment de
fruits frais, de me ruer sur le fondant au chocolat, tellement fondant
qu'on l'aurait bu, et sa glace à la mangue... Un régal absolu... Je ne
veux même plus y penser...
Pour le côté pique-nique, on trouve
également des établissements "Wasabi" : c'est une chaîne de fast-food
japonais qui propose en libre-service dans ses rayons des sushis, makis et onigiri (le truc triangulaire sur la phot : du riz entouré d'une feuille d'algue, fourré au thon ou au saumon : très nourrissant et très bon !) très
variés, pas très chers (entre £0,80 et £1,50 les deux), à emporter et à
grignoter quand la route vers le restaurant se fait longue... Enfin, je vous conseille trèèèèès fortement les
grands supermarchés, tel "Sainsbury's" ou "Tesco" : en étant ouvert et
attentif, c'est un pur bonheur ! Vous pouvez trouver des fruits et
légumes habituels ou plus exotiques, déjà découpés pour être consommés
tout de suite ou non. Aux viandes et fromages, vous aurez exactement
les mêmes choses qu'en France, sans compter les viandes déjà cuites et
découpées, les fromages à pâte cuite en tranches, facilement
consommables donc. Du côté pain, vous avez le choix entre 25 000 sortes
de pain de mie, mais aussi de nans et pitot, des pains pour le matin de
toutes sortes et déjà prêts (brioches, croissants, crumpets
(super fou, très moelleux), crêpes, pancakes...). Et le plus souvent
une boulangerie se rajoute à ça, avec toutes sortes de viennoiseries.
Mais le plus fascinant, ce sont le rayon sauces et le rayon desserts :
le premier propose TOUT, indien, chinois, thaï, anglais, français,
italien... que sais-je encore... Et le second expose ses jellies prête
ou à faire, ses lamelles de fruits séchés à mélanger au yaourt (un peu
comme les yaourts Müller, vous savez, ceux que l'on doit plier en deux
pour faire tomber les fruits ou la confiture dans le yaourt) et encore
tant d'autres choses qu'il me faut essayer (pour ma part, j'avoue
adorer la jelly : j'en ai actuellement dans mon frigo...). Et bien sûr,
tous nos desserts habituels, yaourts et crèmes, et je suis toujours
ravie de découvrir des produits Danone ou Yoplait que nous n'avons pas
en France (comme en Chine, du reste). Je dévalise donc régulièrement
les supermarchés anglais, et la période autour de Noël est idéale
puisqu'on y trouve... des mince pies
(tourtes fourrées de fruits secs ou de fruits des bois), et j'adore ça
! Enfin, toujours côté sucreries, on peut déplorer l'absence des
tablettes de chocolat noir Côte d'Or, mais heureusement on trouve à la
place la vaste gamme des Cadbury, donc... Je n'ai aps trop exploré le
rayon boissons : je peux juste vous dire que ceux du champagne étaient
dévastés bien que dix fois plus cher que le cava (pétillant espagnol
qui tend à remplacer le champagne à l'étranger)...
Il nous reste donc une prochaine fois une foule de choses à essayer : diverses adresses de brunches que j'ai soigneusement notées dans mon carnet, de très nombreux restaurants indiens, thaïs, chinois (un excellent que nous avions fait il y a deux ans : le "Royal China" à Baker Sreet), des pubs, un tea-time quelque part... Et tant de supermarchés à arpenter encore et encore...
Tiens, de la Ginger Ale : c'est tellement bon !