Obama en Chine : comme quoi, rien ne change...
Alors que la Chine se voyait conquise émotionnellement par le phénomène Obama (lyrisme, charisme, envolisme et... pouvoir), le discours d'investiture du nouveau président des Etats-Unis a été expurgé, lors de sa retransmission en direct, de dangereuses paroles. Et là, tout de suite, tu te demandes : mais pourquoi le gouvernement de Chine pop' a-t-il pris le risque d'autoriser une diffusion en direct ??? Mouahahahaha !
Car deux phrases ne pouvaient parvenir aux oreilles des trop remuants Chinois (les manifestations, notamment dans les milieux ruraux, se sont multipliées depuis quelques années, et se sont intensifiées avec la crise économique et le licenciement de milliers de personnes, renvoyées des centres urbains industriels chez eux ; la situation ne va sans aucun doute pas se calmer...) :
"Souvenez-vous que les précédentes générations ont tenu tête
au
communisme et au fascisme, pas seulement avec des missiles
et des
chars, mais avec des alliances solides et des convictions durables"
"A ceux qui s'accrochent au pouvoir par la corruption et la fraude,
et en bâillonnant la dissidence, sachez que vous êtes du mauvais côté
de l'histoire, mais que nous vous tendrons la main si vous êtes prêts
à
desserrer votre poing".
Ce sont bien sûr les propos d'un président américain. Avec tout ce qu'il y a d'idéologie, de simplification et de vulgarisation. Mais le fait que la censure soit passée par là est la preuve que ce que tant de personnes attendaient des Jeux Olympiques de Pékin 2008 (dont en première ligne : notre Omnicolas révérable et le président du CIO-je-me-fais-avoir-en-toute-beauté-et-je-fais-semblant-d'interpréter-ça-comme-une-victoire) à savoir (du pognon. Pardon) une ouverture politique et surtout une liberté de la presse, d'opinion et d'information en Chine pop', restent donc sur leur faim. Et j'ai même l'impression que l'étau s'est resséré en réalité...
Encore beaucoup, beaucoup, beaucoup de travail...
Photo : Daily Telegraph.